Correspondência de Napoleão

 

 

1807, Setembro, 16, Rambouillet

n.º 13163

 

Au général Savary, en mission à Saint-Pétersbourg

Rambouillet, 16 septembre 1807

Monsieur le Général Savary, j'ai reçu votre lettre que m'a apportée un courrier russe. Vous avez dû, à l'heure qu'il est, recevoir par M. de Montesquiou, une lettre de moi qui vous aura fait connaître l'état des choses. Je viens de dicter une longue lettre à M. de Champagny, qui est actuellement à Rambouillet et qui la rédige.

Nous n'avons point de nouvelles de Copenhague depuis le 1er septembre. Tout me porte à penser que les Anglais ont manqué leur coup ; ils croyaient prendre Copenhague sans coup férir, et même sans guerre.

La Porte a accepté ma médiation, et l'armistice a eu lieu avec Michelson.

Rien ne finit avec la Prusse. Le Roi a une douzaine de plénipotentiaires, à Berlin, qu'il laisse sans instructions. Croirait-on qu'il y a cinq semaines qu'ils n'en ont point eu de réponse, quoiqu'ils lui écrivent tous les huit jours ! N'ayant aucun des papiers des pays qu'ils doivent rendre, le reste ne s'évacue pas. Notez bien que je n'exige aucune nouvelle contribution, mais que ce sont toujours celles qui avaient été frappées, avant / la paix. Ce pays aura bien de la peine à se remettre. Ils sont insolents et sans moyens. Je vous donne ces détails pour votre instruction, en cas qu'on vous en parle.

On m'écrit d'Elbing, en date du 2 septembre, que les premiers convois de nos prisonniers ne font que de rentrer; qu'en général ils se plaignent d'avoir été maltraités, même depuis la paix. Le maréchal Soult se plaint aussi que des petits libelles pareils à ceux qu'on jetait dans nos camps avant la bataille de Friedland sont de nouveau distribués; qu'on en a jeté beaucoup parmi les prisonniers qu'on nous rend. Il faut parler de cela au ministre de la police ou au ministre de la guerre.

Les Suédois nous ont cédé l'île de Rügen. On les dit fort mécontents des Anglais. Je n'ai aucun moyen de traiter directement avec eux; mais je crois que l'empereur doit trouver des moyens, moitié par menaces, moitié par négociations, de les faire entrer dans la cause commune. Je crois qu'ils y sont tenus par les traités. Quand vous lirez ceci, le Portugal aura déclaré la guerre à l'Angleterre. Les Anglais sont donc chassés de partout. Les Anglais ne m'ont rien fait dire. Je ne sais ce qu'ils ont répondu sur la médiation de la Russie.

Remerciez l'empereur de ses belles pelisses et de son buste.

Il faut être très en garde contre les mauvais bruits. Les Anglais soufflent le diable sur le continent. Ils disent que l'empereur de Russie va être assassiné. Moi, ils me tuent de toutes sortes de maladies. Ils font faire la guerre à l'Autriche, etc.

Duroc envoie un beau service de porcelaine. C'est un service qui avait été fait pour moi et le plus beau qu'ait fait Sèvres. Je ferai partir le service égyptien aussitôt qu'il aura été terminé.

La lettre de M. de Champagny ne doit pas partir aujourd'hui. J'expédie Deponthon. C'est un bon officier du génie. Si l'empereur a besoin d'un officier du génie pour Cronstadt, etc., il peut lui servir.


P. S. 

Mon intention est d'envoyer à Saint-Pétersbourg M. de Laforest, soit avec le titre d'ambassadeur, soit avec celui de ministre, comme l'empereur le voudra. Mon dessein est d'avoir cependant toujours un de mes / aides de camp à Saint-Pétersbourg, pour entretenir l'empereur dans ses bonnes dispositions. Mais j'ai pensé que j'avais besoin là d'un homme consommé dans les affaires, et, dans tous les pays, ce choix n'est pas facile aujourd'hui. L'empereur doit se souvenir que M. de Laforest a traité les affaires de Ratisbonne conjointement avec la Russie, et qu'il était en dernier lieu ambassadeur à Berlin. J'attends pour le faire partir que ce choix ait été agréé à Saint-Pétersbourg.

Avant huit jours d'ici, je vous expédierai des lettres et vous ferai connaître mes intentions en détail sur différents objets. Mais, si la Russie voulait attacher la Suède à la cause commune, l'empereur peut compter que je suis disposé à faire ce qu'il jugera le plus convenable.

 

Fonte:
Correspondence de Napoléon Ier, Tome XVI, 
Paris, Imprimerie Impériale, 1864
págs. 41 - 43

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