Correspondência de Napoleão

 

 

1807, Novembro, 7, Fontainebleau

n.º 13339

 

Au général Savary, en mission à Saint-Pétersbourg

Fontainebleau, 7 novembre 1807.

Monsieur le Général Savary, Caulaincourt partira dans trois jours; mais je ne veux pas perdre un moment à vous expédier un courrier pour vous faire connaître que M. de Tolstoï m'a remis hier ses lettres de créance, à Fontainebleau. Il a été ensuite présenté à l'Impératrice et aux princes et princesses. Il a dîné, selon l'usage, chez le grand maréchal. Le soir il a assisté au spectacle. Je l'ai fait inscrire du voyage de Fontainebleau et fait loger au palais, où il a couché et où il restera tout le temps que j'y resterai. J'ai porté toute la journée le cordon de l'ordre de Saint-André. La manière dont on l'a traité a déjà excité des réclamations de quelques membres du corps diplomatique. On leur a répondu que ce n'était que la réciprocité du traitement qui était fait à mon envoyé à Saint-Pétersbourg. M. de Tolstoï m'a remis, dans l'audience que je lui ai donnée / aujourd'hui, la lettre particulière de l'empereur et la vôtre. J'ai causé plus d'une heure avec lui sur différents objets. Nous sommes convenus qu'il écrirait au prince de Kourakine, et que je lui remettrais un projet de note pour décider la cour de Vienne à déclarer la guerre à l'Angleterre. Je lui ai parlé franchement des affaires de Constantinople relativement à la Russie, en lui faisant comprendre que tout ce qui pouvait resserrer nos liens me convenait ; que le monde était assez grand pour nos deux puissances, qu'il fallait toujours s'entendre et ne donner lieu à aucun sujet de refroidissement ; que je pensais que la Russie réunissait des troupes pour marcher contre la Suède, si cette puissance refusait de faire cause commune avec le continent; que, quant à moi , mes troupes étaient sur les frontières du Portugal et allaient y entrer.

M. de Tolstoï m'a beaucoup parlé de l'évacuation de la Prusse. Je lui ai dit que je la désirais aussi, mais que les Prussiens ne finissaient rien ; que je m'attendais que des arrangements allaient enfin avoir lieu, et que cela ne tarderait pas. J'ai ajouté que d'ailleurs il entrait sans doute dans la politique de la Russie de garder la Valachie et la Moldavie ; que, si tel était le projet de la Russie, il était de compensation que je gardasse quelques provinces de la Prusse ; que, si la Russie avait des idées plus étendues sur l'empire de Turquie, il fallait que M. de Romanzof lui envoyât des instructions plus précises; que, quant à moi, je voulais tout ce qui pourrait resserrer nos liens.

Quant à l'escadre russe, voici les nouvelles les plus récentes que j'en aie : je vous envoie en original la lettre du ministre de la marine. Il parait que cette escadre a positivement passé devant Cadix le 19 octobre. Je regrette que l'amiral ne soit pas entré dans ce port, puisque les Anglais n'étaient pas en force pour l'en empêcher, vu que mon escadre était prête à appareiller pour le secourir.

Du moment que j'aurai d'autres nouvelles, je m'empresserai de les envoyer à Saint-Pétersbourg. M. de Tolstoï ne m'a pas paru, du reste, connaître toutes les intentions de l'empereur. J'espère qu'il aura été content. Il est nécessaire qu'on lui écrive et qu'on lui fasse connaître tout ce que l'on eut. Je suppose que si la Suède fait la folie de vouloir ré/sister, la Russie n'aura pas besoin qu'une division française et danoise passe en Norvège pour l'appuyer.

Je suppose que Caulaincourt sera rendu à Saint-Pétersbourg pour le 5 décembre.

En revenant aux affaires de Prusse, M. Daru a eu la bêtise de demander les places de Graudenz et de Kolberg en otage. Il a fait cette demande de son propre mouvement. J'ai déclaré que je ne rendrai point les places de Kustrin et Glogau que les contributions ne soient entièrement payées. Du reste, le Corps du maréchal Soult et ma grosse cavalerie passent l'Oder; mes troupes s'approchent tous les jours davantage et se concentrent sur l'Allemagne.

Napoléon

 

Au moment même arrive un courrier de Vienne. L'empereur d'Autriche a pris le parti de déclarer la guerre à l'Angleterre. A cet effet, un courrier se rend par Calais auprès de M. de Starhemberg pour lui porter l'ordre de déclarer que, si l'Angleterre ne remet pas les choses à Copenhague dans l'état où elles étaient, il quittera Londres sous vingt-quatre heures. Même déclaration a été faite à M. Adair, à Vienne. Il serait honteux pour la Russie, après un événement qui la touche de si près, d'être restée en arrière; mais j'espère que lord Gower est déjà chassé. M. de Champagny vous écrit en détail sur cette affaire.

 

Fonte:
Correspondence de Napoléon Ier, Tome XVI , 
Paris, Imprimerie Impériale, 1864
págs. 172 - 174

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