Correspondência de Napoleão

 

 

 

1805, Janeiro, 30, Paris

n.º 8299

 

A M. Lacépède

Paris, 10 pluviôse an XIII

Voici des notes dont je désire que vous fassiez usage le plus tôt possible, afin que le résultat en soit porté, par un courrier extraordinaire, demain. N'écrivez ni ne signez rien, mais dictez.

NOTES

Voyez l'agent du prince de la Paix et dites-lui qu'il n'y a aucune espèce de crainte; que j'ai lu ses dépêches, mais à la hâte; que cependant j'en ai assez compris pour pouvoir y faire une première réponse dès aujourd'hui; que l'ambassadeur que j'ai nommé en Portugal, le général Junot, qui a été mon aide de camp, a toute ma confiance, et que le prince petit lui dire, sur l'intérieur et l'extérieur, tout ce qu'il voudra, que ce sera comme s'il me l'eût dit à moi- même; qu'il partira sous quinze jours; que la reine de Naples, ayant écrit à l'empereur de France, en a reçu la réponse ci-jointe, qui est pour lui seul; qu'il y verra combien l'Empereur est indisposé contre cette princesse, et qu'il la connaît bien;

Que l'Empereur vient d'autoriser l'exportation des grains par le canal de Vanlerberghe et d'Ouvrard, comme le cabinet l'a désiré; que les bois de construction demandés seront fournis, autant que possible, ainsi que l'approvisionnement des corsaires, dans les ports de France, en munitions de guerre et de toute espèce;

Que le prince ne doit avoir aucune crainte sur la guerre continentale; que même les affaires de Russie s'arrangent par l'intermédiaire de la Prusse; que si la guerre avait lieu, l'empereur d'Allemagne serait perdu, car l'armée française n'a jamais été si nombreuse et si animée; qu'il y a même eu des pourparlers et des démarches conciliatoires avec l'Angleterre; que jusque-là elles ne paraissent pas devoir rien produire, mais qu'il a paru toutefois de l'adoucissement et une certaine crainte de la part du cabinet de Londres; que l'on peut donc attendre une paix assez prompte, si une fois les escadres espagnoles sont en état et que l'Angleterre voie les ressources de la France considérablement augmentées;

Que l'escadre de Rochefort, composée de vaisseaux tout neufs et ayant 4,000 hommes de bonnes troupes, a mis à la voile; qu'elle fera du tort aux Anglais dans le lieu où elle se rend : ce que le général Junot sera chargé de confier au prince de la Paix seul; que les expéditions contre l'Angleterre vont prendre une telle activité, qu'elle n'osera pas éloigner un seul de ses hommes pour une autre partie du monde; qu'il doit être facile à l'Espagne d'approvisionner les escadres qui lui sont demandées de vin, de viande et d'un ou deux mois de biscuit; qu'on considérera, dans les opérations, la pénurie de l'Espagne en blé, et qu'on tâchera que les vaisseaux français puissent, le plus possible, leur en procurer;

Que, quant au Portugal, il faut absolument et entièrement exiger qu'il se déclare avec l'Espagne et la France;

Que l'Empereur a vu que des plaintes avaient été portées contre des relations existant entre l'ex-général Moreau et le capitaine général Solano; qu'elles sont inconvenantes; qu'il faut insinuer à ce général de se rendre en Amérique, sa destination ;

Qu'il faut que l'Espagne mette de l'énergie à se procurer de l'argent, seul moyen d'avoir des matelots et de mettre en état ses escadres; que cela ne va pas aussi vite que cela pourrait aller; que, comme l'Empereur compte sur la stricte exécution de la convention passée avec l'amiral Gravina, il espère aussi beaucoup pour l'exécution des projets militaires; que le moyen d'acquérir sa confiance et son estime est que cela ait lieu ; car, s'il n'y a point d'escadre à Cadix, ni au Ferrol, il n'aura point pour le prince l'estime qu'il est porté à lui accorder;

Enfin que l'Empereur a lieu d'espérer beaucoup de son zèle, et que, dans deux ou trois mois, lui, prince de la Paix, peut acquérir la protection, l'appui et l'estime de l'Empereur, ou se perdre entièrement dans son esprit; qu'il faut qu'il ait des matelots, et qu'ils soient soldés; et que le prince aura, dans tous les temps, appui contre ses ennemis intérieurs et extérieurs.

 

Fonte:
Correspondence de Napoléon Ier, Tome X , 
Paris, Imprimerie Impériale, 1862
págs. 163-165

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