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1807, Novembro, 12,
Fontainebleau
n.º 13351 |
Fontainebleau, 12 novembre 1807 Au général Junot, commandant le corps d'observation de la Gironde Je reçois votre lettre du 3 novembre. Deux dépêches que vous avez / reçues de moi par des courriers extraordinaires vous auront fait connaître mon intention relativement à votre marche en Portugal. Elles s'accordent assez avec les projets que vous me faites connaître. Je conçois toujours l'espérance que vous saisirez la flotte. Je vous envoie ci-joint l'état des officiers de marine qui vont vous joindre. Si on vous laisse arriver, comme je le suppose, voici la conduite que vous devez tenir : occuper les ports, bien placer vos troupes dans des camps, saisir la flotte, faire arborer sur tous les bâtiments le pavillon français, y répartir les officiers de marine que je vous envoie, mettre à bord de chaque vaisseau 200 hommes d'infanterie. Je donne ordre au ministre de la marine de diriger en toute hâte un bataillon de canonniers de la marine, afin d'en garnir les vaisseaux. Vous ferez sur-le-champ armer les vaisseaux qui seront en état de l'être, vous ferez tenir l'équipage de force à bord, et y ferez mettre des vivres, afin que j'aie là sept à huit vaisseaux de ligne qui puissent se porter partout. Du moment que vous aurez pris possession de la flotte et des places fortes, vous procéderez au désarmement de l'armée. Vous ferez connaître au prince régent qu'il doit se rendre en France; vous tâcherez qu'il y consente de bon gré. Vous lui donnerez des officiers dont la commission apparente sera de l'escorter, mais bien réellement pour le garder. Arrivé à Lisbonne, vous m'en ferez prévenir, et on attendra là mes ordres. Vous en ferez de même de tout ce qui a droit au trône, et, sans dureté, sans vexation, vous les ferez partir pour Bayonne. S'il y a des Suisses, vous les incorporerez dans vos régiments suisses, en envoyant les officiers à Paris pour être placés dans mes régiments suisses, s'il y a lieu. Vous vous déferez des hommes les plus marquants , et qui pourraient vous donner de l'inquiétude, en leur donnant l'ordre de se rendre à Paris. Tous devront attendre à Bayonne de nouveaux ordres. Vous pouvez même réunir de l'armée portugaise un corps de 5 à 6,000 hommes, officiers et soldats, en les dirigeant par colonnes de 1,000 hommes sur la France, et leur déclarant que je les prends à mon / service. Vous les feriez assermenter; vous y mêleriez quelques officiers français, et donneriez d'autres noms à leurs régiments ; et effectivement je les prendrai à mon service. Par ce moyen, vous vous débarrasserez de beaucoup de monde. Vous aurez soin de les diriger par différents chemins. Les revenus doivent être perçus pour mon compte. Le sieur Herman doit être administrateur général des finances du pays ; je donne ordre au ministre du trésor public de vous envoyer un receveur général, qui sera sous ses ordres. Je n'ai pas besoin de vous recommander de ne donner lieu à aucune espèce de plaintes : c'est à vous à donner à tout le monde l'exemple du plus grand désintéressement. Veillez avant tout à ce que la solde de l'armée soit pourvue. Ce qui viendra des prises, des bijoux, magasins de marchandises anglaises, moitié sera pour le domaine privé et moitié pour l'armée; et, dans cette moitié, les généraux et les chefs auront lieu d'être satisfaits de la manière dont ils seront traités. Les marchandises anglaises doivent être saisies ; les individus anglais, arrêtés et envoyés en France; les propriétés anglaises, même foncières, doivent être séquestrées en mon nom, telles que maisons, vignes, terres , etc. Je vous réitère de bien vous conduire, et comme je le ferais moi-même, et de donner l'exemple de la plus grande pureté ; il vaut mieux avoir une fortune noblement acquise, que vous pourrez avouer et que vous tiendrez de mes mains, qu'une fortune illégitime et honteuse. Il paraît que la gloire militaire que vous recueillez en Portugal ne sera pas grande; il faut donc que vous acquériez celle d'un administrateur probe et irréprochable; il faut donc que vous donniez l'exemple. Votre chef d'état-major est un homme peu délicat, qui a pris beaucoup d'argent à Fulde; imposez-lui une loi scrupuleuse. Faites connaître que qui que ce soit qui vole, j'en ferai justice. Vous ferez arborer à Lisbonne le pavillon français, et vous vous tiendrez dans cette situation. Votre armée doit être exactement payée. Vous devez de plus accorder aux généraux, colonels et commandants, des traitements comme ceux de la Grande Armée, mais pas davantage. Tous les objets précieux que vous prendrez, vous les ferez mettre dans des caisses et envoyer à la caisse d'amortissement. Ils auront la destination définitive que je vous ai dite par ma lettre. Fonte:
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