n.º 5530.

Au général Leclerc, commandant le corps d'observation de la Gironde

Paris, 23 germinal an IX

J'espère qu´`a l'heure qu'il est, Citoyen Général, vous êtes entré sur le territoire espagnol..

Faites-mois connaître l'état de situation précis de chacun de vos corps en infanterie, cavalerie et artillerie, avec les généraux et adjudants commandants. Tirez-moi de peine au sujet de l'habillement; je serais faché que ces troupes fussent vêtues d'une manière inconvenable. Entrez dans des détails sur cet objet.

Vous recevrez vos vivres du roi d'Espagne, mais le trésor public vos enverra la solde. Faites-moi connaître si celle de germinal et de floréal est assurée.

Si les corps qui sont destinés à marcher, artillerie, infanterie, cavalerie, sapeurs, tous compris, ne se montent pas à 8.000 hommes, faites marcher sur Bayonne les bataillons des 92e et 93e demi-brigades. Dans ces 8.000 hommes doivent cependant êtres compris les trois bataillons de l'Ouest, que vous aurez toujours le temps d'envoyer à Cadix, si, avant que les operations commencent, les demi-brigades d'Italie ne sont pas arrivées.

Sans avoir aucune espèce de luxe, il est cependant convenable que vous ayez le train nécessaire pour faire les honneurs de votre corps.

Le bataillon de la 16e a ordre de se rendre à Bayonne; activez-en le départ de la 10e division: il n'a pas besoin d'attendre les troupes qui le doivent remplacer. J'imagine que chaque demi-brigade à sa musique, que l'on pourrait habiller avec quelque luxe.

Bonaparte

Fonte:
Correspondence de Napoléon Ier, Tome VII, 
Paris, Imprimerie Impériale, 1861,
págs. 155-156