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1803, Agosto, 16, Paris
n.º 7008. |
Au citoyen Talleyrand Paris, 28 thermidor an XI M. d'Azara, Citoyen Ministre, m'a remis une note, qu'il a faite parce qu'il désespérait de me parler. Je lui ai dit de vous adresser une note en conséquence des ordres de sa cour. Envoyer sur-le-champ un courrier au général Beurnonville, pour lui faire connaître que le bruit court que l'on veut envoyer ici le ministre que le prince de la Paix entretient à Rome ; que je ne veux point ici de ministre intrigant qui se mêle des affaires intérieures du pays ; que je vois d'ailleurs avec peine qu'on donne des désagréments à M.. d'Azara, parce qu'on sait que je l'estime ; que la proposition que l'Espagne fera la guerre à l'Angleterre est acceptée ; que si l'on demande le jour auquel la rupture doit se faire : au 15 fructidor [2 de Setembro], le renvoi du ministre anglais et la mise de l'embargo sur tous tes bâtiments anglais qui se trouvent dans les ports de l'Espagne doivent avoir lieu ; qu'immédiatement l'Espagne mettra sur pied deux armées, l'une destinée à attaquer Gibraltar, l'autre le Portugal ; que j'aurai deux corps d'armée, de 16,000 hommes chacun, qui agiront de concert avec les forces espagnoles ; que le nombre de troupes qui se mettent en marche pour Bayonne devient considérable, et que, quoiqu'on dise qu'elles sont dirigées contre le Portugal, on ne tardera pas à s'apercevoir qu'il y a trop de forces pour le Portugal ; que si donc on doit arriver à un arrangement, et que l'Espagne veuille conserver la neutralité en payant un subside, elle doit accorder ce que nous avons demandé, sans attendre l'arrivée d'une aussi grande quantité de troupes, dont la première moitié (25,000 hommes) sera arrivée au ler fructidor [19 de Agosto]; comme il y a effectivement une aussi grande quantité de troupes, je serai intéressé à les arrêter dans leur marche, à moins qu'on ne veuille entrer en compensation et qu'il s'agira de vouloir culbuter ce gouvernement ; Que, quant au subside à payer, c'est toujours la même chose ; je n'entends point relâcher de six millions par mois et de vingt-quatre millions pour ce qui est échu si la somme qu'on proposerait était inférieure à cela, je préfère le parti de la guerre déclarée à l'Angleterre, parce que l'attaque de Gibraltar, que je veux faire, inquiétera beaucoup l'Angleterre et l'obligera à mettre une forte garnison dans cette place. L'Angleterre a licencié les régiments suisses Dillon et Watteville, et l'Espagne a consenti à donner passage à ces régiments pour venir en France. De quel droit l'Espagne donne-t-elle passage pour la France à des régiments qui étaient licenciés par les Anglais ? Cela a été contre l'usage de tous les temps. Les gazettes anglaises parlent d'une expédition contre la Corogne, pour y forcer les vaisseaux français. Faites sentir à ces gens-là que cette escadre ne prendra pas la mer qu'elle ne soit ravitaillée et doublée en cuivre ; sans cela elle restera perpétuellement dans leur port, parce que je ne veux point l'exposer à être prise par les Anglais; qu'ils doivent activer les fournitures de tout ce qui lui est nécessaire, d'autant plus que j'ai envoyé 500,000 francs pour tout payer. Faites en sorte qu'elle puisse partir dans deux mois ; elle peut être prête dans un. Il sera aussi nécessaire, dans le cas où les choses s'arrangeraient, que l'Espagne donne passage à un bataillon français pour renforcer la garnison des vaisseaux; qu'on le fera passer par 30 et 40 hommes et à des distances éloignées. La même chose pour l'Aigle, qui est à Cadix. Dès l'instant qu'il sera réparé, il a ordre de partir. Si l'Espagne continue à contrarier l'équipement et l'armement de nos vaisseaux, ils y resteront continuellement, ce qui sera un objet perpétuel de jalousie et de division qu'elle aura avec nous. Enfin recommandez bien au général Beurnonville que, dans le courant de fructidor, il faut que j'arrive à l'une de ces trois choses : 1° que l'Espagne déclare la guerre à l'Angleterre ; 2° ou qu'elle paye le subside spécifié dans les lettres. précédentes ; 3° ou la guerre déclarée par la France à l'Espagne; car cela ne peut plus durer. Je vous envoie quatre lettres relatives à la Russie et aux préparatif que l'on fait en Danemark et en Portugal. Bonaparte
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